Billets au vent

Parce que les écrits s'envolent mais les billets restent.

Pourquoi ?

Le 26/01/2017

Sottement, j'ai laissé échapper mon dernier mot.

"Pourquoi ?"

Il résume tout.

C'est tout ce qu'il me manque pour comprendre.

La rêvée

Le 25/01/2017

J'ai besoin de passion, de drames.

Mon coeur s'emballe rien qu'à cette idée, je m'enflamme pour une illusion qui n'existera jamais que dans mon esprit où dansent des doubles de moi-même, éclatantes de majesté, bénies par une bonne étoile qui ne compte pas me visiter.

Emma Bovary de chair et de vapeurs, je vis par procuration mes rêves, oubliant d'être tout simplement.

 

~Bezuth

Surréalisme

Le 24/01/2017

Ses lèvres de soie papillonnent au coeur à corps dans un bruissement vermeil qui résonne dans mon être comme un écho de son futur, vieille prostituée aux pétales fanés par de trop courts baisers.

 

~Bezuth

La Philosophie de Comptoir

Le 23/01/2017

C'est drôle - enfin, tu ne peux pas t'en rendre compte - mais je rédige ce commentaire dans ce même carnet qui a servi de support à cette nouvelle. Une nouvelle qui me déchire à chaque fois que je la relis. Car comme tout le monde depuis que cette maladie a été étalée à la portée de tous, j'ai peur un jour de l'attraper comme un virus et de tout doucement descendre vers ma fin.

Sans m'en rendre compte.

C'est stupide.

Tout d'abord parce que la maladie d'Alzeihmer n'est pas un virus, bravo à toi si tu as fait gaffe.

Mais surtout parce qu'il vaut mieux s'éteindre tout doucement dans l'oubli de sa propre douleur qu'à petit feu dans un état permanent de conscience de sa déchéance.

Mais ça n'engage que mon point de vue et de toute façon je préfèrerais de loin mourir rapidement le jour de cette fameuse échéance !

Transmission 200 700 1 907

Le 29/11/2016

"Vous êtes avocat au procès de l'Education Nationale."

C'était l'intitulé de l'atelier des Scribouilleurs de novembre.

Mais pourquoi se limiter à une contrainte ?

Quelque part, dans un monde imaginaire...

Le 22/11/2016

Le livre luisait faiblement dans le clair-obscur. Sur sa couverture se découpaient des volutes qui s'entremêlaient dans un dessin entêtant. Il semblait que l'encre qui avait servi à leur esquisse était de l'argent liquide. Elle posa sa main sur le livre et celui-ci se mit à chanter. Après un instant, elle osa à nouveau toucher le livre et l'ouvrit. Les volutes couraient là aussi sur toutes les pages dans un entrelacs délicieux. Des éclats de lumière parcouraient les traits orangés et des choeurs chantaient en sourdine.

2984

Le 21/11/2016

2984 est une micronouvelle écrite pour le concours Radio France.

Il y avait deux contraintes majoritaires : écrire sur la liberté en 1000 caractères.

Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de vous poser des limites, mais ce n'est pas facile de supprimer des mots "en trop", surtout quand ceux-ci deviennent au final des phrases, voire des paragraphes entiers à retirer car ils ont perdu leur sens à cause de ce petit mot qui vous a fait gagner cinq caractères.

Et puis, la liberté. C'est vaste comme thème. C'est vaste et réduit à la fois, puisque ça doit tenir dans 1000caractères.

J'ai beaucoup griffoné, raturé, réécrit. Puis j'ai recommencé, parce que j'ai eu une idée. 2984 fait référence à une oeuvre d'anticipation dystopique, 1984 de Georges Orwell. Il faut donc lire cette nouvelle avec, en tête, l'histoire de 1984 : on se retrouve dans un monde totalitariste où même la pensée est contrôlée ("Big Brother is watching you").

Le mot liberté prend alors un sens particulier ; c'est une chose inaccessible, même interdite ! Mon narrateur a vécu cette période de transition où la liberté a été abrogée : il refuse à présent de vivre dans un monde lissé où chacun est semblable à son voisin. Mon narrateur est l'humain lambda qui peut survivre mais qui ne peut pas vivre.

 

Pourquoi 2984 me demanderiez-vous ? Réfléchissons un instant sur la situation en cours. Et si notre futur était déjà écrit dans notre bibliothèque ?

 

~Bezuth

L'oublieur

Le 18/11/2016

Ma mémoire est pareille à ce ticket de caisse ; elle persiste quelques mois puis s'estompe tout doucement, sans qu'on s'en rende compte, jusqu'à ce qu'il soit trop tard et que le papier redevienne vierge.

Et là, vous pouvez oublier la garantie.

 

~Bezuth