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bezuth Par Le 29/11/2016 0

"Vous êtes avocat au procès de l'Education Nationale."

C'était l'intitulé de l'atelier des Scribouilleurs de novembre.

Mais pourquoi se limiter à une contrainte ?

Le Procès de l'Education Nationale

J'ai choisi la forme de l'Education Nationale accusatrice, car c'est vrai, "les enfants ne sont plus comme avant". Je ne prétends pas avoir été parfaite durant mon enfance, mais vous êtes déjà allés dans une classe, à la place de l'enseignant ? Depuis une décennie environ, le comportement des enfants devient plus "dur" à gérer, comme s'ils avaient perdu tout respect pour les adultes.

 

D'où mon monde où les enfants sont devenus une entité à part entière qui terrorise la société.

Le regard des médias

Au risque de repartir avec un petit tampon rouge "hors-sujet", j'ai choisi d'utiliser un acteur des médias pour présenter ce procès.

Tout simplement parce que, de base, très peu de personnes vont aller assister à un procès pour le plaisir (je ne juge personne, il parait que certains le font et de toute façon on a le droit !). La majorité des issues des procès publiques nous sont présentés par des journalistes ; ça me paraissait donc logique de traiter ce sujet via la vision impartiale du distributeur d'informations que j'ai inventé.

J'ai malgré tout donné un petit coté "people" à ce journal (faute de mots, appelons-le ainsi), ce qui fait du journaliste (journal, journaliste, on se répète beaucoup aujourd'hui !) quelqu'un de très survolté, qui va en permanence relancer l'avocat ; "Nos lecteurs veulent savoir". Cet aspect actuel m'a vraiment frappé, surtout lorsque j'allume le poste de télévision et que je mets une chaîne au hasard (vous pouvez également essayer de zapper très vite sur plusieurs chaînes d'information, le rendu est assez amusant).

Nous sommes dans un monde où la téléréalité s'invite dans la vie quotidienne.

"Future is full of pain"

N'avez-vous jamais remarqué qu'automatiquement, on se focalise sur les points imposés, en oubliant d'imaginer toujours plus grand ?

Je me suis fait la réflexion que je mollissais un peu, en ce moment ; mes chutes sont-elles surprenantes ? Le sujet n'est-il pas trop "attendu" ? Mais où est donc passé mon originalité ?

 

Puis je me suis rendue compte que je ne faisais qu'obéir à une consigne, strictement, presque bêtement. Mais une nouvelle, ce n'est pas qu'un message à faire passer. D'ailleurs, beaucoup de nouvelles n'ont pas de message, elles ne sont là que pour faire joli (allez donc jeter un coup d'oeil à mes Impromp'texts, vous comprendrez) et c'est déjà très bien.

Voilà, une nouvelle c'est un message, mais c'est aussi une chute. Si vous ne comprenez pas le principe de la chute, relisez les nouvelles de Roald Dahl, en évitant les escaliers. Une chute, ça vous pend les tripes autour d'un nuage pour vous élever de terre cinq minutes ou plusieurs heures, vous montrer que le monde n'est pas aussi petit, ni aussi beau ou moche que vous ne le pensiez. La chute, c'est l'outil du nouvelliste pour vous émouvoir, bien plus que les mots en eux-mêmes. Notez bien qu'à l'inverse, une nouvelle sans chute peut être tout aussi bénéfique : elle peut vous laisser dans l'expectative, ou bien simplement vous contenter.

Un message, une chute... Un univers. Chaque nouvelle ne se passe pas dans la réalité (encore heureux, surtout les trucs bien glauques que j'ai pu produire) et il faut pour cela construire un monde (ouh encore une répétition, quand je vous dis que c'est la journée) soit dédié, soit peu détaillé, soit juste évoqué, soit tout ce que vous voulez. Je pense avoir eu tendance à trop me contenter de la réalité, en ce moment. Tout ça parce que j'avais "un monde à faire tourner" si vous me passer l'expression. Alors voilà venu le temps de se décentrer, de se mettre une gifle et de repartir d'un nouveau pied vers un autre possible, une autre multitude de vies.

 

C'est là que je parle enfin de la science-fiction. J'aime beaucoup cette phrase, "future is full of pain". J'espère vraiment que personne ne l'a écrite avant moi (si c'est le cas, je ne le sais pas donc techniquement ce n'est pas du plagiat ; nul n'est sensé ignorer la loi mais pour ce qui est de tous les textes du monde entier, on est plus laxistes).

Quoi de plus sympa pour faire passer de manière comique un message sur les enfants que de voir dans le futur ?

Il faut comprendre que, lorsque j'écris, je ne réfléchis pas vraiment à ce que je fais ; je laisse les mots venir et APRES je décortique ma production pour vous. J'espère que ça sert à quelque chose (au vu des très nombreuses réponses... Oui, j'aime aussi le sarcasme) vu le temps que je passe dessus (très supérieur au temps d'écriture). Tout cela pour dire que ces phases "le procès", "le regard des médias" et "future..." sont entièrement virtuelles, j'ai juste besoin d'organisation quand j'explique sinon ça devient incompréhensible. Essayez un peu de me poser des questions sur le Lustranir, pour voir.

 

Donc, pour satisfaire mon besoin de renouveau, j'ai imaginé une dystopie dans laquelle viendrait prendre place ce fameux procès de l'Education Nationale contre les enfants.

Premier point : Oui, dans le (mon) futur, l'Education Nationale existe toujours. Elle est même devenue nécessaire puisque les enfants étant décrits comme de véritables petits monstres, personne d'autre que les "tuteurs" ne veut les prendre en charge ; même leurs parents ont peur d'eux, c'est dire.

Deuxième point : la Transmission. J'adore mélanger les sensations. Il y a un nom pour cela, mais je ne m'en souviens plus (un exemple célèbre est le poème de Rimbaud, Voyelles). J'ai imaginé un média dont la transmission se ferait en temps réel, avec une émission orale et une réception dactylographiée. Pourquoi ? Parce que c'est classe. Vous imaginez, ce commentaire s'écrivant sous vos yeux ? En plus j'avais besoin du côté oral et live pour donner cette impression d'accroche permanente de l'auditeur (ne zappez pas, nous revenons tout de suite après la pub).

Troisième point : la torture. C'est juste un outil tragi-comique. Enfin je crois. Pour montrer que le futur n'est pas forcément logique ? Il y a un film plutôt pas mal à ce sujet, Idiocracy. Et puis il y a aussi la notion d'arracher l'information de force, pour créer du sensationnel. Non, je ne critique pas la société, ce n'est pas du tout mon genre.

Quatrième point : le calendrier. J'ai imaginé (trooooop de répétitiooooons) un épouvantable accident (peut-être pas si impossible que ça) qui aurait sélectionné une partie de la population et aurait fait naître une religion par l'émergence d'un "sauveur" ou personnage résolutif de la situation de crise qui aurait permis la construction d'une nouvelle société. Du coup, le calendrier début après "l'apocalypse" et... et bien ils comptent les jours, tout bêtement. Et oui, les jours de procès sont des Jours Saints. Pourquoi ? J'avais envie.

Dernier point : la société en elle-même. J'ai créé une société corrompue qui porte pourtant bien haut les valeurs de Justice. L'information (claire, loyale et appropriée AAAAH) est sponsorisée par le gouvernement, qui utilise des slogans politiques fallacieux. L'oxymore qui définit la Justice (juste/partiale) est de plus renforcée par le jury sélectionné (mis en parallèle avec le jury tiré au sort de notre culture) et met en exergue le caractère "faux" de ces structures, comme une mascarade de démocratie où il n'y a d'ailleurs d'autres choix que la mort si l'on perd son procès, que l'ont soit accusé ou requérant.

 

Voilà, moi j'ai fini de parler. D'ailleurs, j'ai commencé à 17h et il est 18h27 ; je ne vous mens pas quand je vous dis que je passe plus de temps à commenter qu'à écrire réellement...

Comme d'habitude, n'hésitez pas à me poser des questions si quelque chose n'est pas clair dans mon blabla ; jusqu'à présent, personne n'a rien trouvé à redire...

Mais pour changer, je vais vous poser une question :

Que feriez-vous à la place du Jury sélectionné ? Vous épargneriez les enfants ou l'Education Nationale ?

J'attends vos réponses !

 

En attendant, bonne lecture !

 

~Bezuth

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