Je suis tombée dans un champ rempli d'oiseaux parleurs. Ils étaient en train de se battre, au sujet du roi... Jusqu'à ce que l'un d'entre eux déclare que "serait roi celui qui le plus haut volera".
A ce moment là, je me suis levée, toute endolorie de ma chute, et les oiseaux effrayés se sont envolés sans attendre le signal. Seul restait au sol un petit oiseau mécontent qui me pépia dessus avec véhémence.
— Je ne vous félicite pas ! Vous avez ruiné mon conte !
Il gonflait le jabot dans un essai de se rendre menaçant.
— Votre conte ?, lui demandai-je.
— Oui ! Le conte du Roitelet ! Autrement dit, mon conte.
Me demandant ce que j'avais bien pu manger la veille pour faire un rêve aussi stupide, je laissai échapper un petit rire. Bien mal m'en prit.
Le roitelet à l'orgueil froissé émit un cri strident et aussitôt, les oiseaux virèrent de bord - sauf l'aigle qui poursuivait le Soleil - et s'abattirent sur moi, pluie de becs furieux vengeant le crime de lèse-majesté.
Fuyant ce large champ où Hitchcock lui-même aurait été mal à l'aise, je butai contre une pierre et tombai dans les pommes.
Quand je me suis réveillée, le champ avait disparu et j'étais seule, perdue dans une immense forêt.