imaginaire

"Anaïs"

"J'aurais jamais pensé que la sœur de Camille était une Anaïs"

"Je n'aime pas. J'aurais préféré Athéna"

"C'est pour ça que tu as mis si longtemps à répondre ?"

Il s’aperçut de son erreur à la seconde où son doigt pressa la touche – virtuelle – d'envoi.

"Si tu veux, je peux t’appeler Athénaïs"

— Qu'est-ce que tu as, à sourire bêtement comme ça ?

Il dissimula rapidement son téléphone et l'émoji qu'elle venait d'envoyer. Camille le regardait avec une curiosité dérangeante.

— Rien.

La file progressa et Camille se désintéressa aussitôt de lui pour s'élancer vers la caissière.

— Bonjour ! Deux places pour... Attendez...

"Tu as vu le dernier Spider-man ?"

"Je suis en train"

"Alors éteins ton téléphone ! C'est irrespectueux !"

Il pouffa devant le sticker représentant un chaton énervé.

— Je sais pas qui c'est, mais ça fait plaisir de te voir comme ça.

Il éteignit son portable à la fin des bandes-annonces.

Ce n'est qu'une lubie. Elle passera.

Cher journal,

aujourd'hui, j'ai coupé la barbe d'un nain.

Cher journal,

hier, Peau a été condamné à mort.

Ces dernières semaines ont passé si vite... comme si elles n'avaient durées que trois jours. Tout se passe si vite...

Cher journal,

aujourd'hui, Peau m'a expliqué leur histoire.

Cher journal,

aujourd'hui, j'ai rencontré le Prince Charmant.

Cher journal,

t'est-il déjà arrivé de tomber sans fin ? Je veux dire, tomber dans un rêve... et ne pas te réveiller.

- Tu m'as fait si peur...

- Je fais toujours peur aux gens.

- Pourquoi as-tu fait ça ?

- Parce que tu y prêtes attention.

- Je ne comprends pas, à quoi je prête attention ?

- A tout. Tu appartiens à ce type de gens, tu prendras soin de moi tout au long de ma vie et ce sera ennuyant pour toi. Pour nous deux, en fait.

- Que veux-tu dire ?

- Ce que je veux dire, c'est que je m'en moque. Et je suis capable de me tuer pour te l'enseigner.

~Bezuth

Tu l'as croisé dans La Fée émerveillée, voici le premier des Mots Perdus que tel Peter Pan je collecte hors de l'oubli !

J'offre mon visage à l'eau brûlante qui embrasse mon corps de ses caresses douloureuses, noyant mes larmes dans cette étreinte éphémère qu'aucun ne saurait retenir. Je ferme le robinet et les dernières gouttes glissent sur ma peau, laissant derrière elles les traînées rougeâtres des souffrances que je m'impose, cicatrices illusoires des stigmates de mon âme.

Je suis en vie.

~ Bezuth

J'ai besoin de passion, de drames.

Mon coeur s'emballe rien qu'à cette idée, je m'enflamme pour une illusion qui n'existera jamais que dans mon esprit où dansent des doubles de moi-même, éclatantes de majesté, bénies par une bonne étoile qui ne compte pas me visiter.

Emma Bovary de chair et de vapeurs, je vis par procuration mes rêves, oubliant d'être tout simplement.

~Bezuth

Bonjour.

Ne faites pas attention à moi ; je vais aller m'installer dans le fond de la salle et vous ne me verrez plus. Je serai l'invisible qui est partout, qui assiste à tout sans jamais intervenir.

Mais voilà, aujourd'hui j'avais envie de vous dire bonjour, pour que vous sachiez que j'existe.

Parce que même s'il ne reste que moi, ce sera toujours ça, pas vrai ?

~Bezuth